Les hautes recommandations du Chef de l'État aboutissent à la convocation dans les services appropriés, des personnes soupçonnées pour avoir un lien avec le crime.  

L'interpellation puis l'audition de quelques agents et responsables des corps spéciaux du renseignement, ont montré un signal fort voire la tournure que prenait cette affaire devenue un cancer pour les autorités, tant l'opinion nationale et internationale réclame la justice pour Martinez Zogo et sa famille.

L'injonction du Chef des Armées aux hommes en tenue, signée dans son communiqué du 02 février, traduit sa volonté et sa détermination d'aller jusqu'au bout pour démasquer la chaine des meurtriers ayant participé à l'assassinat du journaliste. 

Dans la mêlée, la police et la gendarmerie s'activent, on trace les personnes soupçonnées dans l'affaire, on filtre la communication des présumés coupables, on espionne, surveille les faits et gestes en bref, l'État use de ses pouvoirs de la manière la plus subtile pour mener les enquêtes. Il faudra rendre compte en temps opportun et surtout désigner les acteurs afin de les traduire devant la justice. 

Les figures qui seraient concernées paniquent, les uns tentent de trouver du secours auprès des autres, les contacts se multiplient, l'on voudrait être rassuré et s'épanouir en toute quiétude. Mais le film des enquêtes, assez long et pourvu de surprises ne laisse pas un certain groupe indifférent. Les auditions se rapprocheraient progressivement des faits.

Des noms sont cités. L'un des gros poissons de l'affaire à tomber dans les filets de la gendarmerie aura montré du zèle dans ses sorties et apparitions. Interpellé de nuit à son domicile, le promoteur d'un groupe de médias dénoncé par le défunt Martinez Zogo, sera conduit par les gendarmes pour être entendu. L'opinion a une oreille attentive sur le déroulement des évènements. 

Le journaliste assassiné aura exposé un réseau de corruption entretenu par certains membres du gouvernement et des hommes d'affaires véreux. Dans son discours du 31 décembre dernier, Paul Biya avait réitéré son combat contre l'enrichissement illicite. Un espoir au regard de l'actualité dominée par l'assassinat de Martinez Zogo ? 

Tchuisseu Lowé