Chers journalistes,

-Professionnels des médias,

- Mesdames et Messieurs,

Chaque 3 mai, la communauté internationale célèbre la Journée mondiale de la liberté de la presse. Cette journée est un moment de réflexion et de reconnaissance du rôle central que joue la presse dans nos sociétés. À cette occasion, je rends un vibrant hommage à tous les hommes et femmes des médias du Tchad qui, parfois au péril de leur sécurité, s'efforcent d'informer nos concitoyens avec rigueur, courage et responsabilité.

Au nom du Gouvernement, je tiens à vous adresser mes plus vives félicitations et mes sincères remerciements pour votre dévouement et votre résilience.

Le thème retenu cette année, « Informer dans un monde complexe – L'impact de l'intelligence artificielle sur la liberté de la presse et les médias », nous interpelle tous. Il met en lumière les transformations profondes que connaît notre secteur à l'ère du numérique et des technologies émergentes.

L'intelligence artificielle s'impose désormais comme un outil incontournable dans la production et la diffusion de l'information. Elle offre d'immenses opportunités : traitement plus rapide de données, automatisation de certaines tâches journalistiques, vérification des faits en temps réel, offrant ainsi à l'information la possibilité de circuler à la vitesse de la lumière. La rumeur peut faire ainsi le tour du monde en quelques clics. Notre rapport à l'information se trouve bouleversé par le numérique. Chacun peut publier, commenter, partager parfois au mépris du code d'éthique et de déontologie du Journaliste. Ainsi, les frontières entre journalistes professionnels et citoyens ordinaires s'estompent. L'accès à l'information n'a jamais été aussi vaste, mais la véracité de cette information n'a jamais été aussi menacée. C'est d'ailleurs dans ce contexte que le journalisme responsable prend tout son sens. Il ne s'agit pas seulement d'informer. Il s'agit de vérifier, de contextualiser et d'expliquer dans un monde où le bruit peut noyer la vérité. Être journaliste aujourd'hui, c'est résisté à la pression du « buzz », c'est choisir la rigueur sur la rapidité, c'est préférer la pertinence à la popularité.

Cette édition de la Journée mondiale de la liberté de la presse nous oblige à réfléchir ensemble aux moyens d'adapter notre cadre juridique, éthique et professionnel à cette nouvelle donne. La technologie, aussi puissante soit- elle, ne doit jamais supplanter l'éthique, la responsabilité et le discernement humain dans le traitement de l'information. D'où le rôle du gouvernement de créer les conditions propices à l'exercice du métier dans la responsabilité et la dignité pour une participation au développement socio-économique et culturel. C'est avec une presse digne et pertinente que nous pouvons construire une société meilleure.

Chers professionnels des médias,

La question qui se pose aujourd'hui ne concerne pas uniquement l'intelligence artificielle mais aussi celui du socle démocratique de nos sociétés. La liberté et la sécurité des professionnels des médias sont des conditions essentielles au bon fonctionnement de la démocratie, de l'Etat de droit et à la garantie des droits fondamentaux. Sans une presse libre et protégée, capable de révéler les abus, d'informer de manière objective et de tenir les pouvoirs publics et privés responsables, ces principes fondamentaux sont mis en péril.

Protéger la presse revient à préserver nos libertés individuelles et collectives. Lorsque la liberté d'expression et le pluralisme médiatique sont menacés, 

c'est la démocratie elle-même qui recule. Il est donc impératif que des mesures concrètes et coordonnées soient prises pour garantir la sécurité des journalistes et renforcer les mécanismes de protection de la liberté de la presse.

Chers journalistes,

Chers professionnels des médias, Mesdames, messieurs

Le Tchad réaffirme son engagement en faveur d'une presse libre, responsable et protégée. Le Gouvernement, sous l'impulsion du Président de la République, Chef de l'Etat, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, poursuit ses efforts pour garantir un environnement sûr et propice au travail des journalistes.

À cet effet, il a exprimé sa ferme volonté d'ouvrir davantage les institutions républicaines aux médias en leur délivrant des cartes d'accréditation pour leur permettre d'accéder à la Présidence de la République et aux autres grandes institutions du pays. Des journalistes pourraient même participer aux déplacements officiels du Chef de l'État.

Ce geste fort symbolise une volonté claire de promouvoir l'accès à l'information publique, de renforcer la transparence et de consolider la liberté de la presse au Tchad.

C'est l'occasion de saluer le rôle des organisations des professionnelles dans la structuration de la presse nationale et leurs contributions à la promotion d'un journalisme de qualité. Le Gouvernement les exhorte à œuvrer davantage dans cet élan de professionnalisation de la corporation.

Les plus Hautes Autorités de la République à leur tête le Maréchal Mahamat Idriss Deby Itno, sont conscientes des défis persistants tels que la précarité économique des organes de presse, le manque de formation continue, la pression politique et sociale, et aujourd'hui, les bouleversements liés à l'intelligence artificielle. Pour y faire face, nous, État, journalistes, société civile, partenaires techniques et financiers, devons renforcer notre coopération en créant une synergie d'actions fortes et orientées.

Chers confrères, chères consœurs,

La liberté de la presse n'est pas un acquis définitif. Elle se construit, s'entretient et se défend chaque jour. Dans ce monde complexe, où la vérité peut être noyée dans une masse de contenus artificiels, le rôle du journaliste est plus que jamais vital : être un éclaireur, un vérificateur et un repère.

Le Gouvernement reste à l'écoute et engagé à vos côtés. Ensemble, engageons-nous pour une presse tchadienne forte, libre, innovante et éthique, au service de la démocratie, de la justice sociale et du développement.

Je vous souhaite à toutes et à tous une excellente célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

GASSIM CHERIF MAHAMAT

Ministre de la Communication 

Porte-parole du Gouvernement