À seulement 18 km de Laï, chef-lieu de la Tandjilé, et à 40 km de Kélo, chef-lieu du département voisin, la ville de Béré reste pourtant isolée comme si elle était à des centaines de kilomètres de toute autorité étatique. Ce paradoxe géographique est le reflet d'une réalité plus profonde : le sentiment d'abandon ressenti par les habitants, exacerbée à chaque saison des pluies.

Durant plus de sept mois par an, les activités économiques tournent au ralenti, faute de voies praticables. Le maire nouvellement élu sous la 5? République, M. Balme Emmanuel, n'a pas tardé à alerter les autorités sur la gravité de la situation. Dans un appel solennel adressé au président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, il implore une aide urgente : le bitumage du tronçon Béré–Kélo.

« Nos populations souffrent. Nous alimentons les grandes villes en riz, mais nous restons coupés du reste du pays. Nous avons besoin de cette route », plaide le maire, visiblement ému.

Outre son appel à l'État, M. Emmanuel s'adresse directement aux ressortissants de Béré : il les exhorte à l'unité et à la solidarité pour construire une ville capable de se relever et d'exister pleinement. « La division entre nous freine notre développement. Il est temps de conjuguer nos efforts. »

L'oeil d'Afrique