J'aurais aimé lire le roman « Abéché, la ville de ma mère » de Brahim Dadi pour vous en parler d'Abéché. Certainement je vous raconterai la bonté, la fraternité ou le vivre ensemble de façon authentique de cette symbiose ville. Il est bien vrai que le roman représente globalement le reflet d'une société, de toutes ses entrailles.

En effet, ce qui se passe à Abéché durant ces derniers jours c'est vraiment affreux, des violences inouïes horribles sur des manifestants pacifiques. Des hommes et enfants brandissent légitimement leur droit de manifester contre une mesure prise par les autorités, en nommant un « chef de canton », et visiblement cette nomination est contestée par les natifs de la ville (région).

Les autorités locales ont réprimé cette marche de toutes les manières, y compris par des balles réelles, en tuant des civils qui ne n'exercent que leur droit de marcher. A quoi bon de chanter audacieusement que nous sommes dans une république démocratique ? Alors que des militaires tuent froidement des manifestants, ils sont traqués comme de bandes criminelles atteintes à la sécurité nationale. On compte plusieurs morts, plus de dizaines de victimes.

Et si on le rappel, nommant au CMT, quand il a pris le pouvoir, il nous professe sa mission : la paix, la stabilité, la sécurité. Où est passé son devoir vis-à-vis de cet engagement ? Pourquoi en ce moment de transition on distribue des décrets comme de madeleines ? S'agissant encore d'un décret de chefferie, chose qui divise véritablement les tchadiens depuis fort longtemps.

On a créé des zizanies, des sangs coulent au nom de chefferie qui ne rapporte quasiment rien au 21 siècle, à l'exemple du Tchad. On se trouve avec des chefferies plus nombreuses que les tribus. Cet héritage colonial a causé beaucoup des problèmes dans nos tribus, avec des frères entre eux-mêmes. Il peut y avoir par exemple de couper les relations, de faire quitter les uns d'un territoire à un autre, de fois on fait même recours à des pratiques de sorcellerie.

Quel avenir nous préparons ?

Aujourd'hui la situation douloureuse d'Abéché n'est pas la seule au Tchad, et sa continue ainsi dans une telle politique de « diviser pour bien Reiner ». Les conflits intercommunautaires chez nous est à l'image d'une CAN, à chaque moment on rejoue les mêmes drames. Les hauts cadres de chaque communauté poussent les innocents aux pratiques de noblesse, voir même de domination. Et dans les arcanes administratives chaque communauté à son instigateur qui use les moyens publics à son service. Les ministres, les directeurs généraux sont en grande partie travaillent que pour l'intérêt de leur communauté. Les nominations aux postes administratifs les justifient, l'attribution des marchés publics, etc. Il existe plusieurs façons immorales à cette pratique qui exclut pas mal des tchadiens vis-à-vis des autres.

Aujourd'hui être un « chef de canton » est synonyme de l'argent ou de pouvoir d'influence, rien n'avoir avec la coutume. Et cela montre clair que la chefferie traditionnelle semble un outil d'instrumentalisation politique, rien d'autre que cela.

En fin, nous réclamons un Etat juste et bien vivant au cœur de ses engagements. Aussi que la justice soit faite aux victimes, et nous réclamons tous à la démission du gouverneur face à une telle manière d'autorité écœurante.